Le projet de réhabilitation du quartier de Sidi Amor Abada à Kairouan, dont la première tranche a été réalisée de 2009 à 2012 grâce à une coopération tuniso-italienne, a débouché sur de bons résultats vu ses nombreuses interventions. Cela a permis de restaurer le complexe Sidi Amor Abada, d’améliorer les compétences professionnelles au profit de 120 jeunes du quartier, de créer 24 activités génératrices de revenus, d’améliorer les capacités de gestion et de planification dans le domaine social, de réaliser des activités socioéducatives.
Après avoir évalué l’impact de ces résultats, il a été décidé de réaliser la 2e tranche de ce projet pour un coût de 500.000 D sur une période de deux ans (de 2016 à 2018) répartis comme suit : 400.000 D (financement de l’Union européenne), 75.000 D (financement local) et 25.000 D (financement de la CISS, une ONG italienne).
M. Hassine Gaddah, président de l’Association de développement local et d’entraide social de Kairouan, nous précise que ce projet vise à soutenir l’implication et la participation de la société civile dans la planification locale du développement dans la ville de Kairouan et le renforcement du réseau des acteurs territoriaux de Kairouan intervenant dans le quartier de Sidi Amor Abada par le biais d’une action commune sur la mise en valeur du patrimoine.
Dr Mourad Rammah, président de l’ASM de Kairouan, renchérit : «On s’est proposé avant tout de contribuer à la restauration physique du patrimoine culturel du quartier de Sidi Amor Abada. Cela représente en soi un résultat positif, contribuant à l’amélioration de l’environnement urbain du quartier, à la sauvegarde de sa mémoire et aux possibilités touristiques. L’action de restauration a été précédée par une animation spécifique dans tout le quartier et suivie par la création d’un circuit touristique qui inclut le monument restauré…».
Réaffectation du bâtiment de Sidi Bouhella
Parmi les locaux qui ont été restaurés dans le cadre du projet de réhabilitation du quartier de Sidi Amor Abada, on peut citer l’édifice de Sidi Bouhella, un mausolée qui, malgré sa valeur touristique et artistique, n’a toujours pas été classé en tant que monument historique. Sa restauration a été programmée de manière à permettre son utilisation en tant que centre d’activités culturelles et d’animation en faveur des habitants et des visiteurs. Ainsi, les deux salles en ruine ont été restaurées et dotées de couvertures en bois selon la technique traditionnelle kairounaise. En outre, l’entrée du monument a été recouverte de voiles en berceau en briques traditionnelles. Les salles d’eau ont été équipées et les cours ont été pavées de marbre de Thala. On a aussi confectionné de nouvelles portes et fenêtres en bois.
Assurer le suivi
Pour certains habitants du quartier de Sidi Amor Abada, dont deux jeunes étudiants, Ali (23 ans) et Ridha (23 ans), il est primordial d’assurer le suivi de tout ce qui a été restauré car aucune restauration du patrimoine ne peut être durable sans l’implication consciente de la population: «C’est ainsi que nous avons constaté que certains bâtiments restaurés ont été de nouveau vandalisés par des délinquants. Il serait souhaitable de créer davantage d’activités culturelles au sein de notre quartier pour éviter que nos jeunes tombent dans le fanatisme et dans la délinquance»…